La dystonie respiratoire est la contraction involontaire des muscles qui sont responsables de la fermeture des cordes vocales. Cette contraction se fait lors de l’inspiration, ce qui réduit l’entrée d’air dans les poumons et donc de la difficulté à respirer. Cette pathologie fait partie de la grande catégorie des mouvements paradoxaux des cordes vocales.

La cause exacte de la dystonie respiratoire n’est pas connue. Nous savons toutefois qu’elle provient des ganglions de la base, la zone du cerveau qui est responsable du contrôle des mouvements involontaires.

Les symptômes principaux sont la difficulté à respirer (dyspnée) et de la détresse respiratoire. Ils sont souvent accompagnés de bruits respiratoires aigus (stridor ou sifflements) et de fatigue. Ces symptômes débutent généralement assez rapidement et persistent dans le temps. Ils sont aussi habituellement constants, mais peuvent s’améliorer pendant le sommeil ou en parlant. Au contraire, le stress, la fatigue et l’exercice aggravent ces symptômes.

Certains patients peuvent aussi avoir d’autres dystonies musculaires au niveau des yeux, du visage et du cou.

Le diagnostic est fait à l’aide des symptômes de la personne affectée, de l’évaluation de sa voix et de sa respiration et d’une laryngoscopie flexible. Cette dernière est nécessaire pour éliminer d’autres diagnostics et s’assurer que les voies respiratoires sont normales. L’examen permet de visualiser le mouvement des cordes vocales durant la respiration, plus précisément s’il y a présence d’une fermeture anormale des cordes vocales durant l’inspiration.

Une mesure de la saturation en oxygène dans le sang (saturométrie) peut aussi être faite pour s’assurer que l’apport en oxygène est adéquat malgré la difficulté respiratoire, ce qui est généralement le cas. Dans certaines situations, la saturation en oxygène peut diminuer et c’est dans ces cas qu’un traitement plus agressif est nécessaire.

Il n’y a malheureusement pas de traitement curatif connu pour cette condition.

Une consultation en orthophonie peut être utile pour apprendre des techniques de contrôle respiratoire afin d’éviter ou diminuer les épisodes. Dans certaines situations, la psychothérapie peut être utile pour traiter l’anxiété causée par les épisodes de dystonie respiratoire. Par contre, contrairement au mouvement paradoxal des cordes vocales, la dystonie respiratoire ne répond pas aussi bien à ces mesures et des traitements supplémentaires sont généralement nécessaires si les symptômes sont incapacitants.

L’injection de toxine botulique dans les muscles qui ferment les cordes vocales peut diminuer les spasmes musculaires. Ce traitement est généralement efficace pour une durée de trois à quatre mois et doit donc être répété.

Lors d’un épisode aigu plus sévère, l’administration d'oxygène avec une pression positive ainsi que l’utilisation de médicaments comme les benzodiazépines peuvent aider à réduire les symptômes.

En dernier recours, lorsque les traitements mentionnés précédemment ne fonctionnent pas et que la détresse respiratoire est incapacitante, la trachéostomie peut être une option pour améliorer la respiration et diminuer la fatigue et les efforts respiratoires.