Le mouvement paradoxal des cordes vocales est une fermeture involontaire des cordes vocales lors de l’inspiration.Plusieurs noms ont étés donnés au mouvement paradoxal des cordes vocales : trouble épisodique laryngé de la respiration, dysfonction des cordes vocales, larynx irritable, stridor de Munchausen, etc.
Lors de l’inspiration, les cordes vocales devraient être ouvertes pour permettre l’entrée d’air, mais dans le mouvement paradoxal des cordes vocales, les cordes vocales font l’inverse et se ferment. Ces symptômes sont généralement transitoires et causés ou entretenus par un élément déclencheur.
Il existe une forme différente de mouvement paradoxal des cordes vocales appelé dystonie respiratoire. Dans ce cas, le mouvement anormal des cordes vocales est causé par une contraction involontaire des muscles qui ferment les cordes vocales. Les symptômes sont alors constants et ne sont pas nécessairement déclenchés par un facteur extérieur.
Le mouvement paradoxal des cordes vocales peut être causé et/ou entretenu par différents facteurs dont :
Pour certaines personnes, il peut être difficile d’identifier la cause. Pour d’autres, plus d’un facteur peut causer les symptômes. Ils doivent donc tous être considérés.
Le symptôme principal est la difficulté à respirer (dyspnée), ou une détresse respiratoire, et il est souvent accompagné de bruits respiratoires aigus (stridor ou wheezing). Lors des épisodes, certaines personnes peuvent aussi ressentir un serrement dans la poitrine, de la toux, un changement de la voix ou une difficulté à avaler.
Certains patients ressentent les symptômes de façon légère et d’autres sévèrement. Les symptômes ne sont pas constants, ils se manifestent lorsque la personne est exposée à un facteur déclencheur.
Le diagnostic est fait à l’aide de l’histoire clinique de la personne, de l’observation d'un épisode, et d’une laryngoscopie flexible.
Le mouvement paradoxal peut être difficile à diagnostiquer. En effet, plusieurs personnes sont initialement diagnostiquées avec de l’asthme et essaient plusieurs traitements différents pour l’asthme, avec peu d’amélioration des symptômes.
L’observation d’un épisode est la meilleure façon d’aider à faire le diagnostic. Ceci peut être fait par l’analyse d’une vidéo apportée par la personne affectée, ou en essayant de déclencher un épisode lors d’une visite à l’hôpital. Par exemple, si l’exercice est un facteur qui induit les épisodes, on peut demander à un patient de monter rapidement des escaliers ou de faire des sauts sur place pour déclencher un épisode dans un environnement sécuritaire et contrôlé.
Lors de l’épisode, la saturation (pourcentage d’oxygène dans le sang) reste normale la grande majorité du temps. Donc, même si la personne ressent de la difficulté à respirer, il n'y a habituellement pas de risque de manquer d’oxygène. Ceci peut être vérifié avec un saturomètre.
Une laryngoscopie flexible est généralement nécessaire pour éliminer d’autres diagnostiques et s’assurer que les voies respiratoires sont normales. Le mouvement des cordes vocales devrait être normal en parlant. C’est pendant la respiration qu’il est important de visualiser le mouvement des cordes vocales. Si l’examen est fait durant un épisode, le mouvement anormal des cordes vocales pourra être observé. Si l’examen est fait à un moment où la personne n’a pas de symptômes, le mouvement anormal pourra quand même être visualisé chez le 2/3 des gens.
La difficulté à respirer résultant de cette maladie est susceptible de causer de l’anxiété aux personnes atteintes de mouvement paradoxal des cordes vocales. L’éducation sur la maladie et sur le fait qu’elle n’est pas dangereuse pour la vie est un point crucial de la consultation pour diminuer l’anxiété des personnes liée aux épisodes.
Le traitement dépend grandement du facteur déclencheur. Lorsque possible, il faut l’éviter, comme la fumée ou les produits chimiques, ou bien le traiter, comme le reflux laryngo-pharyngé. Par contre, ceci n’est pas toujours possible (par exemple, lorsque la température ou l’activité physique déclenchent les symptômes). Dans ces cas, d’autres traitements peuvent être nécessaires pour contrôler les symptômes, comme l’orthophonie. Dans certains cas, il peut aussi y avoir plusieurs facteurs déclencheurs à contrôler.
Une consultation en orthophonie est souvent recommandée, afin d’apprendre des techniques de contrôle respiratoire qui permettent d’éviter ou de diminuer les épisodes. Ces techniques permettent de réduire le nombre d’épisodes et leur durée.
Un des éléments déclencheurs de la maladie est l’anxiété. Il est donc important d’apprendre à contrôler ce facteur. La psychothérapie peut donc être utile pour traiter le stress qui cause les épisodes et/ou l’anxiété causée par les épisodes.
Si aucun élément déclencheur n’a été trouvé, on peut débuter par un traitement empirique, c’est-à-dire essayer un traitement dans le double objectif de trouver la cause et de la traiter en même temps.
Par exemple, un traitement pour le reflux acide pourrait être essayé pour une période de temps pré-déterminée. S’il y a une amélioration des symptômes, on pourra alors conclure que le reflux acide en était la cause. S’il n’y a pas d’amélioration, on pourra alors conclure que ce n’en était pas la cause. Des traitements empiriques pour le reflux gastro-œsophagien, pour le reflux laryngé-pharyngé, pour les allergies et pour la rhinite sont parfois essayés.
Lors d’un épisode sévère, des médicaments tels que les benzodiazépines peuvent être utilisés. Dans les cas réfractaires, des injections de toxines botuliques dans les muscles qui ferment les cordes vocales peuvent être faites pour diminuer les symptômes.
Si vous avez de la difficulté à respirer ou vous constatez d’autres symptôme relié au larynx, consultez votre médecin. En attendant votre rendez-vous, vous pouvez consulter notre page de conseils sur la santé vocale.